Le Col des Mosses, un petit village de moyenne altitude dans les pré-Alpes vaudoises, en Suisse. En cette période de Noël 2020, la neige tombe en quantité et les pistes de ski sont ouvertes. Le parking du village est plein, les gens font la queue pour les remontées mécaniques. Une saison d’hiver normale, en soi.
Normale? Pas si vite! Quand on parle avec les employés des remontées mécaniques, le discours fait réfléchir. Ils nous expliquent qu’ils sont heureux de travailler cette année et d’accueillir de nouveaux clients. En revanche, c’est loin d’être toujours la norme. Depuis maintenant une quinzaine d’années, la neige se fait de plus en plus timide en décembre.
« Il y a trente ans, je me souviens, on avait tellement de neige que ça bloquait parfois la porte du chalet. La neige arrivait même parfois jusqu’aux fenêtres, » nous raconte un habitant du village, installé ici depuis plus de 60 ans.
Si on parle à la plus jeune génération, le discours est différent. Ce qui marque leurs souvenirs des hivers aux Mosses, ce n’est pas la quantité de neige. C’est l’inconstance des chutes de neige et l’incertitude qui règne autour de chaque saison hivernale.
« On sait jamais vraiment quand on va commencer à travailler. Parfois, on a de la chance et il neige pour Noël, alors avec les vacanciers on a plein de visiteurs et la neige tient ensuite toute la saison. Parfois, il ne neige pas avant fin janvier et on perd un mois entier de travail! Parfois, il ne neige presque pas de la saison, alors on ne travaille pratiquement pas, » nous raconte un employé de l’Ecole Suisse de Ski.
Quelque chose a changé, tout le monde s’accorde pour le dire. Sur l’espace des vingt ou trente dernières années, des changements notables au niveau de l’enneigement ont été remarqués par les stations de basses et moyennes altitude à travers le monde. La neige se fait plus timide, moins abondante, moins prévisible.
L’impact économique sur ces stations est conséquent. Les périodes d’activité se réduisent. Pour certains, il devient même parfois complètement impossible de travailler toute la saison! Le résultat est simple: certaines stations finissent par inévitablement fermer. C’est le cas par exemple du télésiège de Mont Chevreuil, dans les pré-Alpes vaudoises. Certaines communes n’arrivent plus à soutenir financièrement des exploitations qui ne rapportent pas assez.
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