Débuter le ski de pente raide

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Si vous avez un bon niveau de ski, vous avez pratiqué le ski de rando et vous souhaitez maintenant attaquer la pente, cet article est fait pour vous. Voici  5 commandements pour débuter en sécurité.

1. Maitriser les techniques d’alpinisme

Le ski de pente raide, c’est avant tout de l’alpinisme. Il vous faudra user de techniques d’alpinisme en montée : cramponnage, progression en cordée, mais aussi en descente : rappel, désescalade. La maitrise de ces techniques est indispensable pour évoluer en toute sécurité.

Le cramponnage
: Le cramponnage dix pointes (classique) pour les pentes à faibles inclinaisons. Il s’agit de tordre les chevilles afin de mettre le pied à plat et faire mordre le maximum de pointes de vos crampons. Le cramponnage pointe avant est une technique où les pointes avants des crampons sont plantées dans la glace ou la neige. Elle vous sera très utile dans les portions raides, voire verticales.

Descendre en rappel
: En pente raide, il n’est pas rare de devoir descendre en rappel pour franchir une barre ou une section en glace. Nous vous conseillons d’abord de vous entrainer sur une école d’escalade pour en avoir une bonne maitrise, car avec gants et skis aux pieds, ce n’est plus la même histoire. Pour vous familiariser avec le rappel, vous pouvez commencer par regarder les Conseils techniques – Petzl France.

En complément et selon les itinéraires, vous devrez savoir : progresser en corde tendue, faire un abalakov (non, il ne s’agit pas d’un cocktail explosif russe), un relais sur corps mort et connaître les techniques de secours en crevasse. Si vous ne maitrisez pas ces techniques, nous vous conseillons de prendre un guide ou de faire des courses avec un compagnon plus expérimenté.

2. Choisir le bon matériel

On ne fait pas de la pente avec n’importe quel matériel. Il vous faudra :
Matériel de sécurité : La trilogie DVA, pelle et sonde fera évidemment partie de votre fond sac. Une couverture de survie et une petite trousse de secours peuvent être très utiles en cas de pépin.

Ski : Un ski autour de 90 mm au patin, rigide en torsion est l’idéal pour affronter toutes les neiges et toutes les pentes. Au niveau de la taille, nous vous conseillons autour de – 5 cm par rapport à votre taille pour un bon compromis accroche/stabilité/maniabilité.

Fixations : Les fixations à inserts sont couramment utilisées en pente raide. D’un poids réduit, elles vous permettent de monter sans trop vous cramer tout en conservant une bonne skiabilité pour la descente. Nous vous suggérons de bloquer la butée avant uniquement dans les passages raides et exposés.

Vêtements : Nous vous conseillons d’adopter la technique des trois couches :
1. Couche de base (T-shirt en fibre synthétique ou mérinos) : Transfert de la transpiration depuis la peau vers les autres couches.
2. Couche intermédiaire (doudoune, polaire) : Transfert de la transpiration et isolation thermique.
3. Une couche externe : Protection contre les éléments (pluie, vent, neige).

En plus, suivant l’itinéraire envisagé, vous pourrez avoir besoin de :
Crampons : légers, mais attention aux crampons en alu si tu as des portions de glace et de rocher.
Piolet : un ou deux en fonction de l’itinéraire
Baudrier, corde et matériel de progression sur glacier

 

3. Entrainement aux virages

Il existe deux types de virage en pente raide : le virage glissé et le virage sauté. Lors d’un virage glissé, le skieur pivote ses skis tout en maintenant le contact avec la neige tandis que pour le virage sauté, il saute et tourne une fois en l’air.
Quand vous pouvez, privilégiez le « virage glissé » au « virage sauté », il est plus esthétique et vous permet de rester en contact avec la neige. Réservez le virage sauté pour les pentes très raides ou les sections en neige dure.

Quel que soit le virage, le plus important est d’être en avant pour garder le contrôle des skis. Une position « à cul » est inesthétique et dangereuse. Entrainez-vous d’abord dans des inclinaisons modérées, disons 40°, afin de bien assimiler les différents virages et de la reproduire ensuite dans du plus raide. Pour progresser rapidement, le mieux est de trouver une petite pente en station à faire en boucle. Vous pouvez aussi vous entrainer sur des pistes raides dans les Alpes. Quelle est la définition d’une pente raide ? 🙂 Voici quelques exemples : Top 10 des pistes les plus raides des Alpes. 

4. Observer les conditions

En pente raide, la qualité de la neige et le remplissage de la ligne influencent beaucoup la difficulté réelle de la course. Ainsi une pente béton à 40 degrés apparaitra plus difficile que du 50 en poudre. Comme dirait Marco Siffredi : « Dans la poudreuse, nous sommes tous champions du monde ». Toutefois, en poudreuse, outre le risque d’avalanche plus important, il faudra faire attention au sluff, coulée superficielle pouvant déséquilibrer le skieur et l’entrainer dans une chute.

Pour mettre toutes tes chances de votre côté, nous vous recommandons de privilégier la neige de printemps ou la poudre dense et stable avec un remplissage optimal. Savoir être au bon endroit au bon moment est la première qualité du pente raideur.

Avant toute course, vous devrez vérifier :
La météo : faites particulièrement attention à l’ISO et à la force du vent du jour et des précédents.
Le BERA : pour estimer le risque d’avalanche
Les forums : peuvent vous aider à appréhender les conditions à distance mais cela ne remplacera jamais une observation sur place. Faites également attention à l’effet internet qui engendre une sur-fréquentation de certaines lignes.

 

5. Viser le bon itinéraire

Pour débuter, nous vous conseillons de choisir un itinéraire :
• Dans un environnement familier afin de limiter le stress que pourrait engendrer un lieu inconnu
• Une exposition faible : par exposition, nous entendons la dangerosité en cas de chute. Ainsi, une pente de neige surplombant une barre de 200m sera plus exposé d’une large pente dégagée de tout obstacle.
• Une cotation modeste : comme en grimpe ou en alpinisme, il existe en ski de rando un système de cotation. La pente n’est pas le seule critère intervenant dans la cotation : le dénivelé et la configuration des parties les plus raides sont importants.
Elle comprend cinq niveaux avec des subdivisions (1.1 à 5.5). Il est courant de dire que le ski de pente raide commence au 4ème degré. Ne commencez pas par un itinéraire en 5.X, vous risquez juste de vous faire peur. Soyez modeste et choisissez plutôt un itinéraire avec une cotation modérée (4.1 ou 4.2). Vous aurez tout le loisir d’envisager des itinéraires plus sérieux une fois l’expérience acquise.
• En aller-retour : Monter par l’itinéraire de descente permet de repérer les passages techniques et les conditions de neige.

 

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